mardi 12 juin 2007

Objectif terre


Tandis que, chacun de leur côté, Rafaël Nadal et Justine Henin réussissaient un triplé de haute volée, Roger "Rodger" Federer échouait une nouvelle fois en finale de Roland Garros.


J'adore ce type, il est un surdoué de son sport, il est sympa et accessible ce qui ne gâche rien. Bref, c'est un immense champion et rien que pour ça, j'attends avec une impatience difficilement contenue qu'il s'impose enfin Porte d'Auteuil.

D'autant qu'il me paraît être un incontestable n°2 sur terre battue. Autant des gens comme Pete Sampras me paraissaient en dehors du coup, à tel point que toute victoire me semblait inimaginable, autant je crois que Federer mériterait de l'emporter, ne serait-ce que par le sérieux de sa préparation et de sa motivation.


Oui mais Nadal est là et il y a un monde entre eux. La facilité consiste à dire que Federer fait un complexe Nadal. Peut-être dans le sens où chaque nouvelle défaite ne l'aide pas à avancer. Mais pour le reste, le problème me parait simple : Nadal est supérieur sur cette surface et, que l'on aime ou pas le tempérament de ce joueur, ses sauts de cabri pour intimider l'adversaire, ses regards noirs, force est de reconnaître que c'est un vrai tueur sur le cours. Mais au sens noble du terme : Nadal est fier mais il ne laisse pas le match venir à lui, il va le chercher. Il prend l'initiative, avec parfois des prises de risque terribles mais qui laissent peu de place au moindre regret. Il va au charbon et tout le mérite de la moindre victoire lui en revient.


Donc oui, Nadal est un épouvantail sur terre battue. Oui, il est invaincu en 21 matchs à Roland Garros. Oui, il a été impérial en 2007 en réalisant son triplé en ne laissant qu'un set dans la bataille.


Pourtant, la défaite de Federer m'inquiète plus qu'en 2006. Cette année là, Federer avait démarré tambour battant en infligeant un 6-1 à son impétieux adversaire avant de s'éteindre progressivement en quatre sets. Il avait "surjoué" d'une certaine façon, avant de se déconnecter complètement du match, malgré un sursaut dans le 4eme set où il avait décroché le droit de disputer un tie-break sans passion.

En 2007, les choses m'ont paru plus équilibrées. Federer dit pourtant qu'il s'est senti plus proche de la victoire en 2006 que cette année. Je ne le pense pas. La finale 2007 a été celle des occasions manquées. Il perd le premier set 6-3 alors qu'il aurait presque pu le gagner 6-0. Il s'octroie 17 balles de break sur le match mais n'en convertira qu'une. J'ai vraiment eu l'impression que Federer et Nadal n'étaient pas si éloignés que ça sur cette finale, sur le plan du niveau de jeu en tout cas. Parce que mentalement et tactiquement, Federer s'est battu tout seul. Fait systématique et agaçant, "Rodger" s'est contenté, à de multiples occasions, de remettre la balle alors que Nadal, bien que fidèle à lui-même, m'a paru moins tranchant que d'habitude, plus "prenable". Mais Federer n'en a pas profité, se montrant vraiment attentiste sur un nombre incalculable d'échanges.


Donc tout reste à faire pour le suisse. A commencer par ne pas douter de ce statut de n°2 sur cette surface. Le Graal n'est qu'à une marche. Mais quelle marche ! Federer devrait aussi profiter du respect de son adversaire. Nadal a résolument une attitude beaucoup moins guerrière contre Federer que contre beaucoup d'autres, avec un vrai respect pour son aîné.


Bravo à Nadal, donc. Il n'y a rien à dire tant sa série est impressionnante. Mais j'attends que Federer s'impose enfin. J'y crois, tout en sachant que, plus que sur tout autre surface, une année qui passe pèse lourd dans un palmarès.


Roger Federer, roi de la terre battue. En 2008 ?

1 commentaire:

Réverbères a dit…

Heureusement, notre Justine nationale ne s'est pas posé autant de questions… sans être une tueuse à la Nadal !

Je sais que tu ne l'apprécies pas trop, mais je suis assez d'accord avec toi pour Federer. Il aurait pu. Mais il reviendra. Et j'espère qu'un jour il gagnera ! J'ai toujours eu une pensée très émue pour votre Poulidor national qui a tant fait pour le Tour de France, sans jamais en porter un seul jour le maillot jaune. C'est vrai qu'il ne fonctionnait pas qu'à l'eau claire, et qu'il ne refusait pas au passage… un bon p'tit rouge (enfin, je crois !).