jeudi 22 novembre 2007

L'art difficile de vivre en famille


On dit souvent qu'un sujet en amène un autre. J'ai précédemment évoqué ma difficulté d'assister au traditionnel repas de famille à l'occasion des fêtes de Noël. Je tiens néanmoins à préciser que ça n'enlève rien aux qualités de mes beaux-parents que j'ai évoquées par ailleurs, voici plusieurs mois.


Je crois surtout qu'au delà de ces faux problèmes de repas "de groupe", c'est le concept même de famille qui me pose problème et que je ressens comme une intrusion parfois violente dans ma petite existence.


Je ne cherche pas à me justifier. D'ailleurs, je n'en ai nullement besoin et personne ne me le demande. Mais je crois que lorsque l'on n'a jamais eu le sentiment d'appartenir à une famille jusqu'à un stade relativement avancé de sa vie, c'est très difficile ensuite d'aller vers des gens "étrangers", malgré leur bienveillance et leur attachement. Les parents de Nath voudraient que je sois plus famille, que l'on vienne plus souvent, ou que les appels téléphoniques soient aussi plus nombreux... mais j'ai du mal avec tout ça, et le mot est faible. Car je ressens tout cela comme l'intrusion d'un mode de vie, d'une éducation qui m'échappe et que je n'ai pas connue.


On a tous sa vie, son propre cheminement, avec les hauts et les bas qui font ce que nous sommes. Loin de moi ici l'idée de me plaindre. Ma vie ne m'a globalement pas convenu mais il y a pire ailleurs. Et j'ai Nath. Et d'autres qui tiennent à moi, à nous.


La famille. Un concept vague pour quelqu'un qui n'a plus vu son père depuis l'âge de quatre ans. Un père que je ne regrette pas, assurément violent et probablement escroc. Où qu'il soit aujourd'hui, surtout qu'il y reste. Mais l'idée de famille sans présence masculine, déjà ça coince. Etre fils unique n'a rien arrangé. Aucun contact avec la famille du côté paternel et une famille éclatée du côté de ma mère. Le souvenir de vacances forcées à la campagne chez l'un de mes oncles où il ne faisait pas bon être le sale gamin de la ville. Le souvenir d'une cave sombre et humide dans laquelle mes cousins et moi étions parfois enfermés. Une mère qui a fait ce qu'elle a pu avec les moyens du bord mais qui a cruellement manqué de tendresse, de fierté envers un fils qui aurait tant voulu qu'elle le regarde vraiment. Une mère enfin qui aurait tant désiré une fille et qui a reporté l'affection dont elle était capable sur sa nièce.


Bref, une enfance solitaire, si ce n'est, quand même, quelques vacances mémorables avec un autre de mes oncles, toujours du côté de ma mère, que j'aime comme un père malgré la distance géographique.


Un môme solitaire donc, plongé dans ses BD et ses dessins. Une bulle bien à soi pour un gamin qui se fait ses propres héros. Et qui rêve. Beaucoup. Seul.


Et puis, suite à ma rencontre avec Nath, je me retrouve catapulté dans un monde qui m'est tout sauf familier. Un monde où le concept même de famille est roi, pas forcément la proche famille d'ailleurs mais aussi cousins éloignés. Un monde où les gens aiment se voir, recevoir, prendre des nouvelles, mais aussi aiguiser leur curiosité, la frontière est si mince... Un monde bienveillant mais dans lequel j'étouffe presque immédiatement. Les repas réglés comme du papier à musique se multiplient. Tout le monde s'amuse et essaie sincèrement de me mettre à l'aise. Alors je joue le jeu, après tout, ces gens sont bien gentils. Mais hors champ, je n'y arrive pas. Les sollicitudent m'ennuient, me compriment.

Le mariage sera à l'image de cette nouvelle vie dont j'ai la sensation qu'elle me glisse parfois entre les doigts. Je veux une cérémonie intimiste et nous serons plus de 100.


Les débuts avec les beaux-parents Georgette et Alexandre sont tendus. Les pauvres, ils rentrent de cure et apprennent que leur fille a emménagé avec un parfait inconnu. De plus, je ne leur facilite pas les choses de par mon côté sauvage exacerbé.

Petit à petit, on s'apprivoise. Mais je reste félin. On peut m'approcher mais je n'appartiens à personne et c'est encore vrai aujourd'hui. Ils s'inquiètent lorsque je ne vais pas bien, m'encouragent lorsque je tiens le bon bout, et sont sincèrement ravis lors de réussites ponctuelles. Mais je garde malgré tout cette distance qui fait que, même lors de repas dits de famille, je ne m'intègre pas vraiment. Mais c'est délibéré. A plus de 30 ans, l'idée de famille n'est pas naturelle pour moi. Je peux idéalement faire avec, parfois même reconnaître ses bons côtés, mais je ne peux adhérer.


Si j'avais connu ça tout marmot, je crois que ça m'aurait bien plu. L'appartenance à une famille et la reconnaissance qui va avec. Mais à présent, la seule chose dont j'ai besoin, c'est cette soif de liberté, d'indépendance. Je n'oublie pas celle avec laquelle je partage ma vie. Je n'oublie pas d'où elle vient. Son vécu, ses besoins. Mais que c'est dur parfois.


La famille, c'est vraiment pas simple quand on n'a pas appris...

mercredi 21 novembre 2007

Noël, fête de famille ?





J’aime Noël et aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours ressenti un petit pincement au cœur à l’approche de ces fêtes. Autant le 1er janvier et ses « bonne année » me sont difficilement supportables, autant Noël procure chez moi une sorte de joie intense.


Pourtant, difficile d’expliquer pourquoi Noël garde cette dimension un peu féerique. Après tout, Papa Noël a tombé le masque depuis bien longtemps, rares sont les paquets que je pourrais avoir la frénésie de déchirer, les chèques et les « cadeaux utiles » les ayant remplacé depuis belle lurette. Et j’en connais un rayon en cadeaux dits utiles comme le jour où, pétri de gratitude envers belle-maman, je reçus comme un don du ciel… un convertisseur en euros.



J’aime le sapin et son odeur de résine mais je n’en achète quasiment jamais. J’aime l’arbre décoré et illuminé mais je déteste m’atteler à cette tâche. J’aime les cadeaux mais je n’en ai plus. J’aime le Père Noël mais je n’y crois plus.


Alors quoi ? Que reste t-il de cette magie de l’enfance ? A vrai dire, pas grand chose. Sauf que tout m’y ramène toujours : les illuminations dans les rues, les animations dans les magasins, les marchands de sapins sur les marchés, les mômes émerveillés devant cette surenchère de lumières et de couleurs, le fait de savoir que certains croient encore au Père Noël en se demandant s’ils seront gâtés s’ils sont sages une semaine avant le jour J.



Mais Noël, c’est aussi le traditionnel repas de famille et là, j’ai du mal. Chaque année, Nath et moi ne sommes pas d’accord. Il faut d’abord dire ici que, personnellement, je n’associe Noël à aucune fête religieuse et qu’à ce titre, je me fiche éperdument des traditions « qui voudraient que ». Je préfère cent fois vivre la nuit de Noël à deux, quitte à entretenir la magie de l’instant avec un bon repas autour d’un sapin décoré, plutôt que de satisfaire au sacro-saint « repas de famille ».



Alors oui, on va me taxer d’égoïste et c’est sans doute vrai. Mais je ne prends pas de plaisir lors de ces occasions, à quelques rares exceptions près. On revoit les mêmes personnes pour un repas où tout est codifié, décidé, préparé. Il faut faire aussi avec l’âge et la santé de chacun. Oui mais moi, ce jour là, je ne veux pas faire d’efforts, y compris pour « faire plaisir ». Je veux me faire plaisir à moi, retomber en enfance, rêver quelques instants. Etre libre et ne pas me sentir confiné. Je n’aime pas que l’on sorte les grands services dont on se rappelle une ou deux fois par an ou que l’on rit poliment à un mauvais jeu de mot « parce que c’est fête ».



Bref, que ferons nous pour Noël ? Nathalie veut aller chez ses parents et moi n’importe où ailleurs. Si c’est comme chaque année, je vais encore finir par céder. Nous irons alors voir Georgette et Alexandre, nous serons bien reçus bien sûr et le repas, pensé de longue date, sera délicieux à n’en pas douter. Quelques bons mots égaieront la journée.


Mais la magie de Noël dans tout ça ?


Je me demande si je vais pas finir chez ma mère, tiens !

dimanche 18 novembre 2007

Nouveau job, nouvelle vie ?


Ici et là, des amis me demandent comment s'est passée ma rentrée puisque j'ai débuté un tout nouveau travail depuis le 2 novembre.


C'est vrai que je ne suis pas très loquace sur le sujet, peut-être parce que, finalement, je ne savais pas trop quoi en dire... On ne sait pas forcément dire les choses quand tout va mal mais il semblerait que ce ne soit guère plus facile quand tout va bien.


Parce que tout va bien, en tout cas autant que possible. J'ai été très bien accueilli, je me suis assez vite adapté à ma nouvelle équipe et à mon rythme et mes horaires de travail. J'ai un bureau et un ordi perso dans une salle que je partage avec deux autres collègues. Ma chef sait que j'aime bien être cadré donc elle m'a imprimé une fiche de poste avec ce que je dois faire chaque jour. Et elle prend aussi de son temps pour que j'acquiers des compétences supplémentaires. Elle aime mon côté méthodique, mes "prises de notes" systématiques et on se retrouve dans une certaine logique de travail.


Après, reste la période d'essai d'un mois. En principe, je ne vois pas trop ce qui pourrait m'arriver. Mais beaucoup savent ici ce qui est arrivé à Nath dernièrement alors je ne crierai victoire que lorsque je serai en passe de revenir le 3 décembre.


Pour rappel, je bosse à l'ANPE de Sarlat, 26 h par semaine, tous les matins et le lundi après-midi. Je m'occupe de tout un pan administratif qui englobe principalement traitement du courrier et tel. Et autres petites choses diverses.


Bref, tout va bien pour l'instant. Pas de raison que ça ne dure pas.


Vivement le 3 quand même...


jeudi 15 novembre 2007

Des étoiles et du rêve à portée de main


Vu que des sujets plus sombres ne m'inspirent guère alors qu'il y aurait pourtant de quoi faire, et vu que je ne suis guère productif en ce moment au niveau des nouvelles (quoique...), me voilà reparti sur des sentiers empreints de légèreté...
Ce soir, j'ai passé une heure à côtoyer les étoiles, à sauter de planète en planète en laissant dans mon sillage des ornières de poussières cosmiques. J'ai ressenti une sorte de paix intérieure phénoménale, quelque chose de jouissif et d'apaisant. De reposant et d'excitant. Une heure où mon coeur d'enfant s'est mis à battre comme aux plus belles heures. Un vrai gamin, je vous dis, perdu dans sa bulle et heureux parmi les étoiles.

Et puis un voyant s'est allumé. Je n'avais plus de piles, ben oui, c'est ballot... Alors j'ai éteint ma petite console à rêves.



J'ai découvert les jeux vidéo sur le tard, à 26 ans. Je n'ai jamais été un accroc, un "gamer" comme on dit. Pas du genre à y passer mes journées et encore moins mes nuits. Pourtant, depuis presque dix ans, j'ai vu les consoles se succéder, les jeux évoluer, les moeurs changer...

J'ai découvert de beaux univers, des mondes colorés à explorer, des énigmes à résoudre...

Je pouvais y passer une à deux heures par jour pendant 15 jours puis ne plus les allumer pendant trois mois. Et puis de temps en temps, l'appel au rêve était le plus fort et me prenait par la main, me faisant alors rallumer la console pour quelques moments plus ou moins éphémères.



Et puis, le temps et l'âge aidant, on ne cherche plus seulement le rêve ou la richesse d'un univers. On cherche à être surpris, captivé, à prendre une vraie claque vidéoludique.

Et ce soir, cet instant est arrivé. "Super Mario Galaxy" est le jeu. Celui que je n'attendais plus et qui revisite le genre avec une force qui force le respect. Bien sûr, je ne convaincrai sûrement pas les réfractaires aux jeux vidéos. Et pourtant. En seulement une heure de temps, en ayant probablement exploré de 2 à 3 % de l'univers du jeu, j'ai ressenti un plaisir immense, une immersion totale, avec une jouabilité si intuitive que tout semble couler de source.


Bien sûr, il faut l'avoir vécu au moins une fois pour comprendre. Car tout est du domaine du ressenti, de l'émotion, de l'émerveillement qui vous envahit. Les mots sont superflus et ne convaincront pas les sceptiques. C'est juste une expérience à vivre. Dans ce domaine ou ailleurs.

Bref, j'ai pris du plaisir. Et j'ai de la reconnaissance pour ces gars qui nous font rêver sans ménager leurs efforts. Je n'aime pas les jeux de baston ou de guerre mais la critique serait probablement facile alors que, pourtant, certains y trouvent leur compte. Moi, ça m'échappe. J'ai besoin de m'évader, de rêver. Et certaines pépites comme ce jeu me rappellent que c'est encore possible.


Merci à ma petite console à rêves.

mardi 6 novembre 2007

L'araignée est làààààààààààààààààààà !



Encore un message qui ne restera pas dans les annales de par sa profondeur, mais que voulez-vous, il fallait bien que j'actualise un peu mon blog.

Je sens poindre une déception chez la plupart d'entre vous. D'une part, vous ne verrez pas, malgré ce titre honteusement trompeur, de bébêtes velues, mais en plus vous allez vous coltiner une nouvelle leçon de pseudo nostalgie.


Car Spiderman, c'est toute mon enfance. C'est d'ailleurs pourquoi je continue à le lire à 35 ans comme le grand enfant que j'essaie de rester tant bien que mal même si, franchement, on n'est pas toujours aidé.


A ce stade précis d'écriture, je prends subitement conscience que tout ça est d'un chiant. Je ne vais pas repartir sur une introspection, ça va me donner mal à la tête et j'ai pas envie de me prendre le chou.



Du coup, pourquoi ne pas plutôt chanter tous ensemble ce fabuleux générique de 77 de la toute première série animée de Spiderman, tellement kitch... Allez, je donne le laaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...

L'Araignée, l'Araignée
Est un être bien singulier
Dans sa toile, il attend
D'attraper les brigands
Attention !
Car l'Araignée est là


Il est fort, agressif
Il a du sang radioactif
Il s'envole sur un fil
Et fait fi du péril
Attention !
Car l'Araignée est là


Si parfois la nuit
On découvre un mystère
L'Araignée surgit
Aussi vite que l'éclair


L'Araignée, l'Araignée
Toujours là pour nous protéger
Il apporte des secours
Et ne veut rien en retour
Pour lui, la vie est un combat
Et de l'action il y en a
Quand l'Araignée est lààààààààààààààààààààààà...



Je crois que je viens d'écrire le sujet le plus mauvais de toute l'histoire de ce blog. Mais qu'est-ce que c'est bon !



Et puis... belles images, non ?