J’aime Noël et aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours ressenti un petit pincement au cœur à l’approche de ces fêtes. Autant le 1er janvier et ses « bonne année » me sont difficilement supportables, autant Noël procure chez moi une sorte de joie intense.
Pourtant, difficile d’expliquer pourquoi Noël garde cette dimension un peu féerique. Après tout, Papa Noël a tombé le masque depuis bien longtemps, rares sont les paquets que je pourrais avoir la frénésie de déchirer, les chèques et les « cadeaux utiles » les ayant remplacé depuis belle lurette. Et j’en connais un rayon en cadeaux dits utiles comme le jour où, pétri de gratitude envers belle-maman, je reçus comme un don du ciel… un convertisseur en euros.
J’aime le sapin et son odeur de résine mais je n’en achète quasiment jamais. J’aime l’arbre décoré et illuminé mais je déteste m’atteler à cette tâche. J’aime les cadeaux mais je n’en ai plus. J’aime le Père Noël mais je n’y crois plus.
Alors quoi ? Que reste t-il de cette magie de l’enfance ? A vrai dire, pas grand chose. Sauf que tout m’y ramène toujours : les illuminations dans les rues, les animations dans les magasins, les marchands de sapins sur les marchés, les mômes émerveillés devant cette surenchère de lumières et de couleurs, le fait de savoir que certains croient encore au Père Noël en se demandant s’ils seront gâtés s’ils sont sages une semaine avant le jour J.
Mais Noël, c’est aussi le traditionnel repas de famille et là, j’ai du mal. Chaque année, Nath et moi ne sommes pas d’accord. Il faut d’abord dire ici que, personnellement, je n’associe Noël à aucune fête religieuse et qu’à ce titre, je me fiche éperdument des traditions « qui voudraient que ». Je préfère cent fois vivre la nuit de Noël à deux, quitte à entretenir la magie de l’instant avec un bon repas autour d’un sapin décoré, plutôt que de satisfaire au sacro-saint « repas de famille ».
Alors oui, on va me taxer d’égoïste et c’est sans doute vrai. Mais je ne prends pas de plaisir lors de ces occasions, à quelques rares exceptions près. On revoit les mêmes personnes pour un repas où tout est codifié, décidé, préparé. Il faut faire aussi avec l’âge et la santé de chacun. Oui mais moi, ce jour là, je ne veux pas faire d’efforts, y compris pour « faire plaisir ». Je veux me faire plaisir à moi, retomber en enfance, rêver quelques instants. Etre libre et ne pas me sentir confiné. Je n’aime pas que l’on sorte les grands services dont on se rappelle une ou deux fois par an ou que l’on rit poliment à un mauvais jeu de mot « parce que c’est fête ».
Bref, que ferons nous pour Noël ? Nathalie veut aller chez ses parents et moi n’importe où ailleurs. Si c’est comme chaque année, je vais encore finir par céder. Nous irons alors voir Georgette et Alexandre, nous serons bien reçus bien sûr et le repas, pensé de longue date, sera délicieux à n’en pas douter. Quelques bons mots égaieront la journée.
Mais la magie de Noël dans tout ça ?
Je me demande si je vais pas finir chez ma mère, tiens !
Mais la magie de Noël dans tout ça ?
Je me demande si je vais pas finir chez ma mère, tiens !
2 commentaires:
Oups ! Toi au moins, tu t'y prends tôt ! Chez nous, on ne commence vraiment à penser à Noël qu'après la Saint-Nicolas. Faut dire que pour les enfants belges, le Père Noël n'a pas beaucoup d'importance, car il a délégué son rôle (à moins que ce ne soit le contraire) à Saint-Nicolas qui vient récompenser les enfants sages le 6 décembre.
Mais Noël… je trouve que c'est une fête bizarre, malheureusement sans plus beaucoup de sens désormais.
J'y avais consacré - il y a presque un an déjà - deux messages sur mon blog : Cas d'eaux troubles et Et si malgré tout.
Ils disent encore ce que j'ai à dire !
Et quant aux réunions/repas de famille, je crois que c'est quand il devient difficile de les vivre, voire impossible, qu'on se rend compte qu'elles/ils ont/avaient quand même peut-être un sens, et pas n'importe lequel !
Noël ! Je vous admire, de le mettre en mots. Vos mots sont pleins de nuances, en restituent bien toute l'ambigüité...
Chez moi les mots bloquent et s'étranglent un peu : entre magie, sens et contrainte, festivités joyeuses et légère nausée, famille et cadeaux, réveil des détresses solitaires (si fréquentes à cette période, dans mon travail)... Tout ça se mêle, et j'aime et je déteste à la fois cette période de fête, que je vis avec enthousiasme, mais aussi appréhension et un peu de culpabilité. Difficile à analyser, même de le dire n'est pas simple.
C'est grave docteur ?
Essayons d'en garder la magie bon enfant... Mais au fil des années le sens, les souvenirs et les questionnements s'accumulent et se télescopent !
Il me semble que je rêverais d'un Noël pur, vierge de toute référence (et sans lumière électrique ni chèque en euros): avec une bougie, quelques noix, une orange, et une balade sous les étoiles...
Mais je sais que je me régalerai de la fébrilité du contraire !!!
(Bon, pour qqn qui avait rien à dire...)
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