jeudi 1 mars 2007

Piccolo 3ème partie


Le réveil fut difficile… pour Blanche et Eddy qui sursautèrent lorsque Manon et Martin se jetèrent sur le lit alors qu’un grand soleil emplissait déjà la pièce.
-Maman, maman ! On ne déjeune pas aujourd’hui ? couina Martin tandis que Manon abattait son polochon sur la tête de son père en riant.
-Oh, mon dieu ! Eddy ! Il est presque neuf heures, s’écria Blanche en se ruant dans la cuisine. Et ne restez pas plantés là comme des ânes, vous deux ! Allez vous habiller, vite !
Les deux bols et le lait sous un bras, la confiture, le chocolat et le pain sous l’autre, Blanche semblait hystérique pendant qu’Eddy grommelait en se retournant dans son lit.
-C’est pas vrai, ils vont encore être en retard à l’école ! Eddy, je te rappelle que ton patron débarque sur le chantier aujourd’hui !
Le mot patron eut l’effet escompté. Eddy sauta du lit tout affolé et se rendit à la salle de bain à cloche-pieds en essayant tant bien que mal d’enfiler son pantalon. Il y eut un bruit sourd suivi de quelques jurons de circonstances lorsqu’il s’affala de tout son long.
-Buvez votre chocolat les enfants… Une fois encore, vous l’aurez froid mais ce n’est pas grave… et emportez ces tartines avec vous… Je vous les mets dans un peu d’alu.

Cinq minutes plus tard, les enfants et Eddy sortirent en trombe de la maison. Blanche se laissa alors tomber sur la chaise la plus proche, essoufflée.
-Ils vont me tuer, ils vont vraiment finir par avoir ma peau ! Et… Oh non ! Bon sang, j’ai complètement oublié ! Manon va encore être furieuse !




Manon était assise à son pupitre et était écarlate. Et pas seulement parce qu’elle avait couru pour arriver à l’heure. Elle faisait une moue qui aurait beaucoup amusé Piccolo, si son regard n’avait pas été aussi noir.
-Ben quoi, sœurette, qu’est ce qui t’arrive ? chuchota Martin tandis que la maîtresse inscrivait au tableau la matière du jour. C’est à cause d’hier soir ? A cause de ce que j’ai dit sur le vieux…euuh… sur Piccolo ?
-Pfff !, répondit Manon en haussant les épaules, tu ne comprends jamais rien, toi ! On est quel jour aujourd’hui, banane ?
-Ben… t’as qu’à lire au tableau, c’est écrit : on est le vendredi 25 mars. Et puis, banane toi-même, hé !
-Le 25 mars, c’est le jour de mon anniversaire, sale crétin ! ! !



Manon avait presque crié et s’était levée, dominant son frère qui aurait bien aimé se faire plus petit encore.
Tous les regards s’étaient posés sur eux. La maîtresse était restée impassible. Manon sembla se rendre compte subitement du tragi-comique de la situation. Elle sentit une chaleur monter à ses oreilles et balbutia quelques mots qui semblèrent se perdre au fond de sa gorge.
-Et bien les enfants, je propose que nous souhaitions un joyeux anniversaire à Manon puisqu’il semblerait que ce soit aujourd’hui, n’est-ce pas ? Et comme c’est un jour particulier, je passerai sur les quelques grossièretés que mes chastes oreilles ont cru entendre.
Manon commençait à peine à se détendre et s’apprêtait à se rasseoir lorsque la maîtresse continua :
-Et puis ce n’est pas tous les jours que notre Manon nous fait l’honneur de se porter volontaire pour notre exercice de grammaire du vendredi.

Manon écarquilla ses yeux en voyant le tableau. Il y avait bien six exercices de français à résoudre. Elle se dirigea alors vers l’estrade, sous les rires étouffés de ses camarades.


A suivre…

2 commentaires:

Cath a dit…

Bon anniversaire, Manon ! ah non, je suis en avance, on n'est que le 1er mars.
Et bien ça coule de source cette histoire, tout en aisance et en douceur...
Et on s'y attache, je suis comme Manon moi : j'attends la suite, l'anniversaire !

Réverbères a dit…

C'est vrai, ça coule de source… on se laisse porter !

Et bravo pour la publication à "0:00"… c'est le rêve de tout le monde, ça : publier quelque chose sans qu'on sache quel jour on le publie :)