lundi 5 février 2007

Cendres


Est-ce tout ce qui reste d’une amitié perdue ? Des cendres sur lesquelles rien ne repousse ?

Lorsque les rires, les heures passées ensemble, les regards libres de tout mot s’éteignent et laissent place à un mépris, une incompréhension, une souffrance… on ne peut s’empêcher de penser… est-ce que tout cela en valait la peine ?

Lorsque le sentiment qui domine est une impression de gâchis, de destruction de soi et de l’autre, ne voudrait-on pas n’avoir jamais connu ça ? Mais comment zapper de sa mémoire des mois de complicité et de confiance ? Tout sauf facile. Enfin, pour moi. J’aimerais avoir l’assurance de ceux qui tournent la page sans jamais se retourner. Ceux-là même qui prétendent partager cette souffrance mais qui se délectent dans l’ombre de vous avoir cassé, comme un jouet passé de mode.

Car est-ce le rôle d’un ami de vous estimer malade parce que vous n’êtes pas comme lui à bien des égards ? Pourquoi une rupture, à partir du moment où elle est incontournable, devrait-elle passer par des règlements de compte, des petites phrases assassines ? Pourquoi une telle remise en question de tous les bons moments qui ont été l’essence même et la force de cette amitié ?

Je ne dois pas généraliser. Ne pas tomber dans cette facilité qui me ferait oublier que, parfois, l’amitié est bien douce. J’ai ici deux amis extraordinaires qui me prennent comme je suis. Qui goûtent mes qualités sans se détourner de mes défauts. Qui pardonnent ce côté impulsif de l’animal blessé, animal à fleur de peau et d’autant plus difficile à apprivoiser. Des amis dont douter de l’amitié, ne serait-ce qu’un instant, ne m’effleurerait jamais.

J’ai donc perdu une amitié. Un peu plus probablement. Et côtoyé sa haine de fin de vie.

Ne restent que les regrets… et des cendres encore fumantes.

Des cendres sur lesquelles rien ne repoussera… peut-être…

2 commentaires:

Cath a dit…

Une rupture en amitié peut faire (presque) autant souffrir qu'en amour... je le sais. Mais parfois on peut aussi penser, comme en amour, qu'une histoire finie n'est pas un échec, juste une relation qui devait prendre fin. Et repartir vers autre chose : autrement, ou avec d'autres. Nourri des richesses de cette histoire, malgré tout.

Cath a dit…

C'est drôle : à 18 ou 20 ans, j'avais écrit comme un cri, sur un cahier :
"Renaître de ses cendres !"
Tu ne veux pas en faire le titre d'une nouvelle page de ce blog ?
:-)