mercredi 2 mai 2007

Piccolo 5eme partie


Piccolo porta la main à sa joue brûlante.
-Dis donc, tu n’y es pas allée de main morte Princesse ! Je te rappelle que lorsque tu me donnes une baffe, tu dois faire semblant.
Manon rougit.
-Je suis désolée Piccolo…mais tu n’arrêtais pas de me reprocher de ralentir à la fin de mon geste alors… je n’ai pas ralenti.
-Tu as une sacrée frappe en tout cas. La vache ! Lorsque tu maîtriseras ton geste un peu mieux, les gens ne devraient y voir que du feu.
-Tu… tu veux un peu d’eau sur ta joue ?
Piccolo sourit.
-Inutile, va… Y’a pas mort d’homme. Mais on pourrait faire une pause, qu’est-ce que tu en dis ?
Manon gardait le visage fermé. Elle avait giflé son meilleur ami Piccolo et ne se sentait pas très bien. Comment avait-elle pu se lâcher à ce point ?
Piccolo perçut son désarroi et se baissa à sa hauteur.
-Ne te décourage pas. Etre clown est l’un des plus durs apprentissages. Mais ne sois pas trop pressée. Tu as commencé il y a seulement quelques jours. Et oublie cette gifle. Elle fait partie du métier qui rentre, c’est aussi simple que ça !
Manon fit la moue.
-Je pensais quand même que ce serait plus drôle que ça Piccolo.
-Il faut que ce soit drôle pour les gens. Ce sont les rires du public qui nous récompenseront de tout ce travail. Parce que, être clown, c’est un vrai travail Princesse… et tu passeras certainement par des moments difficiles. Mais ça en vaut largement la peine si les gens sont contents, non ?


Manon ne répondit pas. Piccolo sut alors qu’il n’en tirerait rien de plus pour aujourd’hui.
-On va arrêter là, tu veux bien ? Tu as besoin de te reposer. D’autant que demain, tu as un cours du soir avec ta maîtresse. On se revoit dans deux jours d’accord ?
Manon acquiesça, toujours penaude. Piccolo aurait bien voulu la consoler mais il se retint. Le cirque était un long et douloureux apprentissage et elle apprendrait vite à faire abstraction de ces petits détails sans importance. Le vieil homme sourit intérieurement en repensant à la gifle. Il se dit qu’il allait devoir composer avec la sensibilité exacerbée de sa jeune protégée et que parfois, les choses ne seraient sans doute pas simples. Mais pour le reste, il la trouvait douée et travailleuse, avec toujours cette lumière dans les yeux lorsqu’elle l’écoutait parler qui témoignait de son intérêt et de son envie toujours croissante de progresser.

Manon sortit et Piccolo referma la porte du hangar derrière elle. Dès qu’elle fut dehors, elle pressa le pas en direction de sa maison tandis que Piccolo rejoignit le bar.

Elle arriva chez elle l’air maussade, ce qui n’échappa pas à Eddy et à Blanche. Ils se regardèrent un instant mais étaient tous deux bien décidés à ne pas poser de questions. Même Martin qui ne ratait jamais une occasion de provoquer sa sœur et de prendre une raclée par la même occasion replongea son nez dans ses livres d’histoire lorsque le regard noir de sa sœur croisa le sien. Elle sortit ses propres ouvrages et son cahier de textes qu’elle tendit à sa mère pour qu’elle vérifie ses devoirs du soir. Tout ça sans dire un mot bien évidemment.
Blanche sourit. Manon se montrait digne de leur confiance. Les devoirs étaient soignés et cela s’en ressentait sur ses notes à l’école. Bien sûr ce n’était que le début mais tout cela était très encourageant.
-C’est parfait, ma puce. Dis moi, tu crois que je vais réussir à avoir un sourire avant la fin de cette journée ?
Manon esquissa un sourire maladroit mais le cœur n’y était pas. Elle soupira, comme pour s’en excuser puis détourna son regard de celui de sa mère. Eddy jugea sans doute qu’il valait mieux ne pas insister et invita tout le monde à se mettre à table, histoire de passer à autre chose.

Au fil du repas, Manon se détendit quelque peu. L’après-midi chargé lui avait malgré tout donné faim et elle mangea avec appétit. Le repas terminé, elle demanda à son père la permission de sortir regarder les étoiles plutôt que de jouer dans sa chambre avec son frère.
Une fois dehors, elle escalada la petite butte devant la maison et s’allongea dans l’herbe fraîche. Le ciel était effectivement très clair ce soir et elle se dit que Piccolo était peut-être en train d’observer, comme elle, les milliers d’étoiles qui semblaient envelopper la maisonnée.
Elle sourit en y pensant. Intérieurement, elle souhaita une bonne nuit à son ami Piccolo puis, avant qu’elle ait pu s’en rendre compte sombra dans un sommeil aussi profond que réparateur, le visage caressé par une brise légère...



A suivre….

3 commentaires:

Réverbères a dit…

Toujours la même tendresse, la même poésie, les mêmes rêves, la même lueur d'espoir… C'est superbe ! (Mais je croyais que le 5e épisode était la fin… Tant mieux, on en aura encore !)

Franck a dit…

Je le croyais aussi... Mais suite à la longue interruption, j'ai du me "réapproprier" les personnages... et j'ai finalement décidé de prolonger un peu l'aventure...
La fin qui me paraissait claire un moment est à présent floutée... Je sais vaguement où je vais mais je ne sais vraiment pas quand le rideau tombera... Je me laisse porter par mes personnages, je crois.......

Cath a dit…

Des sourires, et des soupirs, et de la lumière ! C'est toujours aussi bien écrit, aussi réel, et cet épisode me touche beaucoup.
Continue à te laisser porter, et ne délaisse plus tes personnages (et tes lecteurs par la même occasion !)
Pour la fin, on n'est pas pressé... Mais pour la suite c'est quand tu veux !