Y'a pas de mal à se faire du bien parfois. Alors voici un texte qui devrait se rappeler aux bons souvenirs de Cath, car il me semble bien que tu aies été la seule, à l'époque, à en avoir eu connaissance.
C'était un exercice d'atelier d'écriture proposé par Tryphon. Le premier même. Les consignes étaient simples. Usage du "tu" et du futur exclusivement. Et un temps accordé de 20 petites minutes.
Autosatisfaction car je l'aime bien, moi, ce petit texte. Tryphon aussi d'ailleurs. Alors je n'ai pas pu résister à l'envie de le mettre ici.
D’abord, tu commenceras par toussoter. Puis tu t’étoufferas. Ce faisant, tu iras précipitamment dans la salle de bain, et là, dans la glace, tu verras ton visage s’empourprer. Tu sentiras alors des gouttes de sueur perler sur tes tempes. Tu déferas nerveusement ta cravate, puis le haut de ta chemise. Tu boiras abondamment mais rien n’y fera mon amour. Tu sentiras ta langue se figer en arrière et tu ne pourras bientôt plus respirer. Tu glisseras lentement le long du lavabo en essayant de t’agripper vainement à quoi que ce soit. Tu ramperas finalement sur le sol froid maculé de ta sueur. Maculé de ta vie qui s’écoule. Tu regarderas hébété le plafond puis tu me verras au dessus de toi. Avec horreur, tu verras se dessiner sur mon visage un sourire. Et tu comprendras sale enfoiré. Tu comprendras ce que je t’ai fait, après toutes ces années de souffrances, de violences. Tu feras un « O » pathétique avec ta bouche et tu sentiras les larmes qui te montent aux yeux. Des larmes de peur, peut-être de colère. Et tu me détesteras comme jamais tu n’auras détesté quelqu’un. Tu me haïras surtout d’avoir gagné finalement, de m’être libérée de ton étreinte. Tu me procureras alors une joie intense, absolue, même si trop courte. Car très vite, tu mourras, une dernière lueur passée dans ton regard.
Et alors seulement, tu me rendras ma liberté…
1 commentaire:
Brr... ça fait frémir cette histoire : très bien écrit, très efficace en tous cas Franck !
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