mercredi 10 janvier 2007

Petite lumière deviendra grande



Parfois l’adversité vous submerge. Et quand ce n’est pas elle, il arrive que ce soit vous qui vous en chargiez. Vous vous engloutissez tout seul. Vous restez là, avec vos interrogations et le déni de vous-même pendant que d’autres s’accrochent et vont de l’avant.

Il m’est souvent arrivé d’avoir la tête sous l’eau. Jusqu’à ce que je m’aperçoive que c’était souvent ma main qui pressait mon crâne vers les abysses. Dans ces moments là, on a beau être entouré, on a beau croire en vous, en vos talents, rien n’y fait. Je ne voyais plus rien, ne ressentais plus rien. Je ne pensais qu’au matériel, le paiement des factures, la bouffe. Avec la peur de l’avenir au ventre. La peur de soi aussi, de ces doutes qui n’en finissent pas d’embrumer votre esprit jusqu’à vous convaincre que vous n’êtes rien. Et l’âge qui n’arrange rien lorsqu’on ne se trouve pas très actif.

Et puis une lumière apparaît. Un interstice au départ. Dans mon cas, cette lumière est apparue lorsque l’on m’a proposé d’être correspondant de presse pour un petit village. Au début, je n’aimais pas trop cette lumière. Je ne devinais pas la chaleur qu’elle allait amener dans ma vie et l’éclairage qu’elle aurait de ma propre existence.

J’ai donc commencé par faire quelques articles par semaine. Il a fallu que je prenne quelques repères. Faire mon réseau. Voir les gens. Capter l’info. Pas seulement l’évènementiel mais plutôt la petite info, celle qui touche les gens.

Un peu plus tard, mon patron m’appelle et demande à me voir. J’angoisse. Les anciennes habitudes sont tenaces. Une période noire de ma vie professionnelle remonte à la surface et envahit de doutes et d’appréhension mon petit cerveau.
Mais un chef est un chef et on ne dit jamais non à son patron, surtout si on débarque dans le métier. J’y suis allé et j’ai reçu des félicitations et des encouragements. J’étais là, une boule au ventre devant lui, alors qu’il était satisfait de mon travail et qu’il avait tenu à me le faire savoir de vive voix. Reconnaissance inespérée et à laquelle je ne croyais plus pouvoir prétendre.

Depuis, je me suis détendu. J’ai repris du plaisir, du goût pour les choses. Et ma charge de travail augmente. Des articles extérieurs au canton. Des pages de communication pour de grosses boîtes qui cherchent un espace de diffusion. Des rendez-vous. Et de plus en plus de kilomètres à parcourir.

Pendant ce temps là, j’apprends. Et tout en apprenant, je laisse une empreinte sur les écrits que je livre chaque semaine. Je montre, avec de plus en plus d’assurance, que je suis là et bien là.

Demain, rencontre importante. Une double page à la clé. Ma première et pas de droit à l’erreur. Un peu d’appréhension. Mais je ne décevrai pas. Je ferai comme tout le monde : j’irai au charbon. Le bloc notes dans une main et le Kodak dans l’autre.

La lumière me fait du bien. Je suis en train de l’apprivoiser. De la canaliser en moi.
Et pas question de la laisser s'éteindre.

3 commentaires:

Cath a dit…

Bravo Franck, ça fait plaisir de te voir comme ça !
Tous mes encouragements pour la suite, je suis sûre que tu es à la hauteur !

Réverbères a dit…

Waowh ! Moi qui suis bien placé pour savoir l'effet que peut avoir une petite lumière qui s'allume, me voilà bien réjoui ! Fonce, Franck… montre leur ce que tu vaux ! Et ne laisse pas la lumière s'éteindre !

Franck a dit…

Avec vous deux en plus, aucun souci que la lumière ne vacille !
Merci les z'amis !