Tapi dans l’ombre, il lèche ses plaies. Le corps est ramassé mais l’œil reste vigilant. Oreilles dressées, il est aux aguets. Plus par habitude que par véritable peur. Car si l’animal a pris des coups, il a eu le temps d’en donner aussi. La bête n’est pas sans ressource. Oh que non ! La langue n’en finit pas de passer et repasser sur les blessures. Ce sera long mais elles cicatriseront. Elles cicatrisent toujours. Enfin, plus ou moins bien. Suffisamment en tout cas pour lui permettre de continuer à se battre.
En face, son adversaire est pantelant. Mais ne le quitte pas du regard non plus. Une vingtaine de mètres les sépare. Un pont entre eux ? Oh non ! Tout juste un fossé ridicule. Si facile à franchir. Mais aucun des deux ne tentera rien. Pour l’instant.
Les deux bêtes se jaugent, se toisent, tentent de s’impressionner. L’une a déjà livré une dure bataille au sein de sa propre meute. Elle a terrassé sa mère après un combat âpre. Un combat court mais si intense. Explosion de cris et de fureur. Meurtrissures jusqu’au plus profond de la chair. Et un seul vainqueur possible. Le fils en l’occurrence. Ensanglanté mais debout, l’âme en miettes. Le cœur à terre. Avec l’instinct de survie comme seul gage d’avenir.
Mais les batailles ne l’effraient plus. Il est prêt à repartir au combat si nécessaire. L’autre semble plus frais ? Qu’importe ! Il est de ces combats dont l’issue incertaine constitue le seul piment de la confrontation.
L’autre, en face, ne bouge pas. Il y a encore quelques heures, ils jouaient ensemble. Meute différente mais même espèce. Aucune raison de se méfier à priori…et pourtant ! Maintenant, on ne joue plus. L’insouciance a disparu. La confiance aussi.
L’animal a tellement léché sa plaie qu’il n’a même plus le goût du sang dans la bouche. Petit à petit, il récupère. L’autre a dû le sentir. Car il ne lui laissera pas davantage de temps. Les mâchoires claquent presque à l’unisson et les deux corps, affaiblis mais puissants, tombent l’un contre l’autre.
Grognements de rage ou hurlements de douleur… Difficile de dire qui s’en sortira cette fois-ci… La jungle est ainsi faite. Ni vainqueur, ni vaincu. Eternel recommencement de combats pathétiques entre animaux blessés. Entrecoupés de quelques illusions d’amour.
FD, le 3 janvier 2007
En face, son adversaire est pantelant. Mais ne le quitte pas du regard non plus. Une vingtaine de mètres les sépare. Un pont entre eux ? Oh non ! Tout juste un fossé ridicule. Si facile à franchir. Mais aucun des deux ne tentera rien. Pour l’instant.
Les deux bêtes se jaugent, se toisent, tentent de s’impressionner. L’une a déjà livré une dure bataille au sein de sa propre meute. Elle a terrassé sa mère après un combat âpre. Un combat court mais si intense. Explosion de cris et de fureur. Meurtrissures jusqu’au plus profond de la chair. Et un seul vainqueur possible. Le fils en l’occurrence. Ensanglanté mais debout, l’âme en miettes. Le cœur à terre. Avec l’instinct de survie comme seul gage d’avenir.
Mais les batailles ne l’effraient plus. Il est prêt à repartir au combat si nécessaire. L’autre semble plus frais ? Qu’importe ! Il est de ces combats dont l’issue incertaine constitue le seul piment de la confrontation.
L’autre, en face, ne bouge pas. Il y a encore quelques heures, ils jouaient ensemble. Meute différente mais même espèce. Aucune raison de se méfier à priori…et pourtant ! Maintenant, on ne joue plus. L’insouciance a disparu. La confiance aussi.
L’animal a tellement léché sa plaie qu’il n’a même plus le goût du sang dans la bouche. Petit à petit, il récupère. L’autre a dû le sentir. Car il ne lui laissera pas davantage de temps. Les mâchoires claquent presque à l’unisson et les deux corps, affaiblis mais puissants, tombent l’un contre l’autre.
Grognements de rage ou hurlements de douleur… Difficile de dire qui s’en sortira cette fois-ci… La jungle est ainsi faite. Ni vainqueur, ni vaincu. Eternel recommencement de combats pathétiques entre animaux blessés. Entrecoupés de quelques illusions d’amour.
FD, le 3 janvier 2007
1 commentaire:
Hum, ça déchire, ces temps-ci !
Pas le temps de reprendre son souffle... et c'est tant mieux.
Si ça cogne c'est que ça nous touche aussi, même pas à se demander si c'est bien écrit, si c'est le ton juste : c'est immédiat, c'est. En plein coeur.
Et tu cherchais l'inspiration derrière les tomates, Franck ? euh, on en est loin ! et pourtant, sans faire un mètre !
Tu avances, tu avances...
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